Enfin un cours soft!

Ce matin on a cours de montage d'arme, c'était un de mes cours préférés psk on est tranquille ici, pas de bagarre, pas de cri, bon c'est parfois un peu barbant mais on s'y fait très bien! Mais bon j'aimais ce cours avant l'incident d'hier soir, maintenant ce prof me dégoute autant que les autres, je crois que le seul qui vale un peu le coup est le prof de tire, et encore, psk finalement il n'a pas bougé le petit doigt pour nous. J'ai passé presque une heure entière dans mon bain hier soir, pour calmer les douleurs de mon dos, j'ai d'énormes marques rouges qui sont loin d'être jolies... En plus j'ai étalé presque un tube de crème entière sur ma brûlure, je n'en reviens toujours pas qu'ils aient osé nous faire ça... C'est vraiment des monstres! Je comprends mieux Marion maintenant, et tout ce qu'elle a pu subir dans sa jeunesse, elle n'a vraiment pas eu une vie facile la pauvre. J'entre dans la salle de classe, quelques élèves sont déjà là mais personne que je connaisse. Je m'installe à ma table habituelle au fond de la salle et attend les autres en envoyant un message à Nathan.

Lucas entre dans la salle, il s'installe sans même me regarder. Je trouve ça vraiment triste qu'on en soit arrivé là... Je le regarde quelques secondes puis Marion entre à son tour. Je me lève dès que je la vois et la serre dans mes bras. Les évènements d'hier soir nous ont beaucoup rapprochés même si on n'en a pas parlé ni rien, c'est comme un lien invisible entre nous. On est marquée de la même manière. On se rassoie et Marion me demande si ça va mieux. Je n'en sais trop rien à vrai dire, c'est comme si tout ce qui c'était passé était un mauvais rêve, ça parait vraiment irréel, mais d'un autre côté je sais que ça n'en était pas un et que ça ne s'effacera jamais... Je ne sais même pas si je pourrais l'oublier un jour. Le pire est de me dire que les personnes qui nous ont fait ça nous voyent tous les jours, nous parlent tous les jours. C'est comme si ils nous avaient marquées pour nous montrer qu'on ne pouvait pas leur échapper, une fois entré dans cette école il est impossible d'en sortir.

- Ca va oui et toi?

Marion me demande comment ça se passe avec Lucas. Il n'y a pas grand chose à dire, il m'évite un maximum et ne me regarde même plus. J'ai vraiment du mal à comprendre les mecs en ce moment... La vie au lycée était beaucoup plus facile qu'ici, surtout en ce qui concerne les mecs. Quoi que pour les cours aussi... Des fois je regrette d'être venu ici, si ça se trouve j'aurais eu une vie plus simple si j'avais été dans une université normale.

- Bah il m'évite et ne me parle plus donc bon ça n'avance pas trop... Le pire c'est que quand on a été te cherché à la "gendarmerie" j'avais l'impression que ça s'arrangeait entre lui et moi, que ça allait recommencer comme avant alors que pas du tout...

Je reste silencieuse quelques secondes avant de poser une question à Marion:

- Tu crois que Lucas ou quelqu'un d'autre dans l'école a subit la même chose que nous? Je veux dire, ce qui s'est passé hier soir...

- Non juste comme ça. C'est tellement bizarre comme situation, j'ai limite l'impression d'être différente maintenant, un peu comme si on pouvait plus partir de l'école depuis qu'on a la marque...

C'est vraiment une sensation étrange, je ne sais pas trop comment l'expliquer à Marion, mais cette impression d'être prisonnières de l'école alors qu'à la base j'y était venu de mon plein grès est franchement désagréable.

Mon premier cours.... Je dois bien avouer que... Je flippe à mort !
J'entre dans la salle, il y a déjà quelques élèves installés. Le prof n'est pas là.
Mon entrée n'est pas passée inaperçue, toutes les conversations se sont arrêtées.
Je remet une mèche blonde derrière mon oreille, et fait quelques pas jusqu'à un siège, et je me laisse tomber dessus, silencieusement. Je ne vois pas Rachel, la seule personne que je "connaisse" ici... Bon... Pas grave !
Je met ma tête dans mes bras, allongée sur la table, comme lorsque je m'ennuyais en cours, sauf que là, je fais ça surtout pour ne pas... paniquer, et m'enfuir de la salle de classe. Je déteste que les gens me regardent comme si j'étais une bête de foire... Voilà pourquoi j'ai toujours détesté changer d'école, car à chaque fois, je devenais la "nouvelle attraction", et les gens me tournaient autour jusqu'à ce qu'ils comprennent que je n'étais pas du genre coopératif, et finissent par s'éloigner de moi...
Mais qui sait. Peut-être suis-je suis le point de changer tout ça..

Un sourire fugace apparut sur mes lèvres.

Salut... Euh... Oui, c'est mon premier cours... Ça se voit tant que ça ?

J'entortillais une mèche de cheveux autour de mon index, signe que j'étais (un petit peu) nerveuse.

Je suis Heaven.

Je lui tendis la main, et la jeune brune la serra, avec un sourire. Elle avait l'air gentille, et n'avait pas cette lueur meurtrière au fond du regard... Elle semblait avoir cependant mal au dos, et j'en fut peinée pour elle. Cette école était-elle si terrible ?

J'hochais la tête.

Enchantée. Et, oui, je connais une autre personne.. Enfin, connaître est un bien grand mot. J'ai croisé une fille, Rachel, au détour d'un couloir... Un cercle d'ami particulièrement abondant, ajoutais-je, ironiquement.

Je lui adressa un petit sourire, puis jeta un coup d'oeil autour de moi...

Dire que tous ces gens sont des tueurs... Enfin, des apprentis tueurs.. Ça me flanque un peu la chair de poule... J'espère ne pas me faire d'ennemi, du moins pas avant de savoir me défendre...

J'eus un petit rire... Je sortais des idioties grosses comme moi parfois... Qui d'ailleurs ne faisait "rire" que moi... Mais c'était ma façon de détendre l'atmosphère, de me calmer , quand j'étais plus petite..

J'eu un sourire d'excuse...

Laisse moi deviner... Vous deux, ce n'est pas le grand amour ?

Super ! Les deux premières personnes que je rencontre, et avec qui je m'entend -plutôt bien pour un début- se détestent... Je dois être la fille la plus chanceuse de l'univers.

Dit moi, demandais-je, changeant de sujet. Est-ce vrai que les profs sont des sadiques notoires ?

J'eu soudain un doute... Connaissant ma grande chance, le prof se trouvait peut-être derrière moi... Je croisais immédiatement les doigts sous la table, priant pour qu'il n'y ai personne à la porte.

Je souris...

Non, pas psychologue... Juste un don d'analyse des relations humaines...

Je ne précisa pas que c'était grâce à ce "don" que j'avais découvert que Rachel était enceinte, bien évidemment, vu que, premièrement, elle m'avait demandé de garder le silence et qu'ensuite, j'avais une éthique, une morale, contrairement à ce que les gens pensait parfois, et que de toute façon je ne dirais jamais rien de comprommetant sur une personne à quelqu'un qui pourrait décider de l'utiliser pour lui nuire...
Bien que, peut-être, elle était au courant.

J'ai entendu dire qu'ils utilisaient des méthodes plutôt... douloureuse. Bien que ça, je m'en doutais mais... Est-ce que c'est si atroce ?

Surprise du ton brusque de la jeune fille, je me redressais, et ma coquille réaparut. Décidemment, j'avais eu tord de me laisser aller. Mon visage se ferma, et je répondis, sur un ton morne :

Fox m'en a parlé. Il m'a dit qu'ici, c'était extrèmement dur, que les professeurs ne recouraient pas à des méthodes orthodoxe, et que lorsqu'on faisait des conneries, on le regrettait amèrement. C'est tout.

Je pris le pistolet posé sur la table, et l'étudiait. Mon grand-père en avait un. Il m'avait appris à m'en servir et, toutes les semaines, je devais le nettoyer pour lui. J'étais passée maître dans l'art du montage/démontage... A croire que j'avais été formée pour ça.
Je commençais donc à le démonter, quand Marion se glissa sur la chaise à côté de moi.

Je souris, et lui répondit, modeste.

-Mon grand-père en avait un. J'étais obligée de le nettoyer chaque semaines... Je ne te raconte pas ce qu'il m'a fait quand il a vu le résultat du remontage la première fois...

Mon sourire s'effaça, tandis que de lointains souvenirs remontaient à la surface. Des cris... Beaucoups de cris... Je passais ma main sur mon bras, ayant l'impression de sentir le contact métallique de sa ceinture...

-Enfin. C'est du passé !

Je reposais le pistolet sur la table. Le professeur s'avança vers nous, le prit, l'inspecta, puis me le rendit, indiquant de son doigt maigre que je m'étais trompée quelque part. Il me donna une pichnette sur le front, qui me surprit... Il retourna à son bureau, et je démontais le pistolet, pour le remonter plus attentivement, sans faire la montre erreur cette fois.

Marion va voir la nouvelle élève, elle est accueillante comme toujours. Mais bon vaut mieux parce que à la place de la nouvelle, je n'aimerais pas arriver maintenant dans l'école, surtout avec toutes les nouvelles règles qu'ils nous ont imposés récemment... Pendant ce temps le prof nous distribue des armes, je regarde la mienne quelques secondes et la démonte, puis je la remonte facilement et recommence une autre fois pour faire passer le temps. Oui c'est devenu comme un automatisme maintenant, en fait j'ai réussi à en récupérer une l'autre jour en cours, comme ça je peux m'exercer autant que je veux. Les armes je trouve ça tellement intrigant, c'est à la fois complexe et fort, tout en restant simple à utiliser et fragile. En plus avec les derniers jours je trouve ça plutôt rassurant d'avoir une arme dans ma chambre. Marion revient et fait comme moi elle aussi, mais elle oublie une pièce, c'est toujours la même, moi aussi j'oubliais tout le temps la gâchette avant mdr! C'est la pièce la plus utile mais impossible de la mettre correctement du premier coup. Lol! Le prof passe dans les rang et arrivé au niveau de Marion il pose sa main sur l'épaule de celle-ci en l'encourageant, elle grimace, signe qu'il a du appuyer sur sa brûlure. Quel hypocrite ce mec un jour il nous frappe et le lendemain il fais le professeur compréhensif! J'ai du me badigeonner de fond de teint ce matin pour cacher le bleu sur mon visage, sans parler de ma coupure à la lèvre, heureusement que j'avais du rouge à lèvre rouge sinon tout le monde l'aurait vu, les gens doivent me prendre pour une trainé maquillé comme ça pour aller en cours... Une fois le prof plus éloigné je pose mon arme et me tourne vers Marion:

- Alors elle est cool la nouvelle?

Après que Marion ai regagné sa place, je me suis sentie observée. Je me retourne, et vois un garçon, qui ne cesse de me fixer. Il discute avec un ami à lui, du moins il me semble...
Mais... Attend... Il me rappelle... Lucas ? Non, ce n'est pas possible... Ça doit bien faire deux ans que je n'ai plus de ses nouvelles... Je l'observe, et voit qu'il relève la tête. Lorsque je croise son regard, un immense sourire illumine mon visage. Je lis dans ses yeux que lui aussi m'a reconnu.
Je me lève de ma chaise d'un bond, et cours me jeter dans ses bras...
Bon Dieu, ça fait si longtemps... J'avais cru ne jamais plus le revoir un jour...
Je le serre dans mes bras, et il me rend mon étreinte... C'est tellement bon de le revoir !!

J'entends le prof parler à Lucas et Jake. Il dit à haute voie que Lucas s'en va à ce que j'ai compris. J'en reviens pas il comptait quand même pas partir sans rien dire?! Ca me dégoute, lui qui me faisait des beaux discours sur l'amour il serait prêt à me laisser là et à partir sans même un au revoir?! Je lâche le pistolet attrappe mon sac et sort de la salle en vitesse. J'évite de justesse la nouvelle élève qui s'est levé au même moment pour je ne sais quelle raison et referme la porte derrière moi. Je m'appuie sur le mur juste à côté et me laisse tomber jusqu'au sol. C'est fini je l'ai définitivement perdu...

J'évite de justesse la brune qui discutait avec Marion tout à l'heure. J'ai toujours un sourire immense sur le visage...

Lucas ! C'est tellement bon de te revoir ! Si tu savais combien tu m'as manqué !

Je le sers à nouveau dans mes bras, et les larmes me montent aux yeux... Oh, Lucas !
Je le pousse alors et, d'une voix brisée mais forte lui demande.

Pourquoi tu m'as laissé comme ça ? Pourquoi tu es partit sans me donner de nouvelle ?

Ça m'a brisé le coeur quand il est partit... Sans un au revoir, sans une explication...

Je lui donne un petit coup de poing qui lui fait relever la tête.
Je suis incapable de rester faché contre lui plus d'une minute.
Je lui adresse un grand sourire.

VOilà, pardonné...

Il m'attire contre lui, et je le sers dans mes bras...

Tu m'as tellement manqué...

Je lui sourit gentillement, puis me tournait vers le garçon qui se trouvait à ses côtés quelques instants plus tôt...

Ça ne te dérange pas que je te l'emprunte pour le cours ?

Sans attendre sa réponse, mais en lui adressant un discret sourire, je pris Lucas par le bras, et nous nous assîmes à la table que j'avais choisit tout à l'heure.

Il s'en est passé du temps...

Je lui souris, et il remit ma mèche derrière mon oreille.

Je ne l'ai pas coupé tu vois... Tu voulais que je la garde...

Je passais mon doigt sur une cicatrice que je voyais dépasser du col de son tee-shirt...

Ça te fais mal ?

La main toujours posée sur son coeur, je lui adresse un sourire d'excuse.

Il était temps que j'arrive alors, pour t'aider à y voir clair...

Nos longues discutions me reviennent à l'esprit. Moi, je ne parlais pas, ou peu. C'était lui qui faisait la conversation pour deux, et qui me parlait de ses peines de coeur... Rôles inversés ! Mais ça ne nous avait jamais dérangé.

Raconte moi ça...

Je lui adressais un sourire encourageant.

NOus éclatons de rire... Mais au fond, je le plains...

Et... Et cette Morgane ? Elle t'aime ?

Je pense que oui, mais il est toujours bon de vérifier...
C'est vrai que là, mon Lucas est dans une sacré M****... Je ne sais pas trop quoi lui conseiller d'autre que d'écouter son coeur, mais il semble ne pas y arriver...
Mais, si il n'aime pas Morgane autrement que d'amitié, leur relation est vouée à l'échec, et il la ferra souffrir, si ce n'est pas le cas...
Quand à sa relation avec Lola... Une relation basée sur des disputes n'est pas forcément saine...
Pauvre de lui !

Il me tire la langue, et je lui ébourriffe les cheveux... Ce petit geste m'avait manqué.

Lucas... Sans vouloir te vexer ou quoique ce soit, tu es dans une sacrée M****.

C'est vrai quoi ! Puis, changeant de sujet, je me blottis contre lui.

Je suis si heureuse de te retrouver... Si tu savais comme tu m'as manqué !

J'ai l'impression que mon coeur ne survivrait pas à une seconde séparation...
Lucas, c'est mon Lucas à moi ! Même si j'accepte de le "partager" (bah, en même temps, je suis bien obligée... Ses petites amies ne me verraient pas vraiment d'un très bon oeil sinon...), je me sens abandonnée quand je suis loin de lui...

Je lui explique rapidement mon arrivée ici.

J'ai rencontré quelques personnes... Rachel et Marion. Elles ont l'air très gentilles... C'est dingue, mais je m'ouvre beaucoup plus aux autres depuis que je suis ici... En tant normal, je me serais contentée de les rembarer si elles s'étaient approchées de moi...

Je lui souris.

Ca fait bizarre de dire ça, mais je crois que cette école me fait du bien...

Je baisse la tête et grimace :

Ca fait tordu de dire ça nan ? Surtout, sachant qu'on est dans une école qui nous apprend à tuer...

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