Reprendre son souffle {Privé : (le premier qui répond)

J'étais complètement M-O-R-T-E... Lessivée, vidée de toute force... Dead quoi ! Je sortais d'un cours de résistance physique, et le prof m'avait prise en grippe. J'avais donc souffert plus que les autres.
Un jus d'orange à la main, je gagnais un banc non loin de là et m'assis dessus, en grimaçant...
J'avais tellement mal au dos. Ce malade m'avait frappé alors que j'étais à terre, et sans retenir sa force. Pendant quelques instants, j'avais cru ne plus pouvoir bouger, j'avais peur qu'il m'ai cassé la colonne vertébrale. Mon cerveau n'était plus connecté au reste de mon corps, et je voyais danser des papillons noirs devant mes yeux.
Mais je ne voulais pas lui faire le plaisir de m'évanouir. Alors je m'étais relevée. Difficilement, mais je m'étais relevée. La cloche avait sonné et, avec dignité, j'avais quitté la salle. Mais maintenant, alors qu'il n'y avait personne à l'horizon, je pouvais laisser éclater ma peine et ma colère.
Tandis que je me massais le bas du dos, je maudissais le professeur... "Sadique" et "Salaud" revenaient souvent...
Je bût une gorgée de jus d'orange quand j'entendis une voix dans mon dos :

Ça ne va pas ?

Monsieur Steefler... Quelle joie !

J'imagine que le responsable de votre tourment est mon collègue, Monsieur Emmet.

J'ai un petit rire sarcastique. J'ai envie de lui répondre : Vous imaginez bien dîtes-donc !, mais ce n'est pas lui le responsable de mon humeur excécrable, et je ne me défoulerai pas sur un innocent.
Il s'asseoit à mes côtés, pui me demande si ça le dérange. Si je répond oui, il va se relever et partir ? J'en doute fort.
Contrainte et forcée, je fais "Non" de la tête. Or de question en revanche que je lui fasse le plaisir de parler;

Ecoutez je... je me suis déjà excusé pour ce qui s'est passé lors du bal costumé. Combien de temps encore comptez vous me fuir ?

Le temps qu'il faudra... Voilà ce que je lui répondrais bien... A la place, et pour qu'il cesse enfin ses questions stupides, je répond.

Je ne vous fuis pas.

Il a un petit rire, ce qui achève de m'agacer.

Mais enfin, quel est votre problème ? Vous passez votre temps à me traquer ! Vous ne croyez pas que vous avez fait assez de mal comme ça, vous et vos collègues ?

A ce moment, je pense surtout à Lola qui, bernée, a fait plus que danser avec le professeur de résistance physique, mon bourreau d'il y a quelques instants.

Je levais les yeux au ciel en pensant Mais bien sûr. J'ai peut-être l'air naïve, mais je suis loin de l'être, et le blablatage, je connais.
Tout
à coup, il me prend la main. J'ai un petit sursaut, mais ne la dégage
pas. Il me dit qu'elle est glacée. Il lève son autre main, et vient
caresser ma joue... J'ai les joues en feu, et je me recule vivement,
comme mordue par un serpent.

Arrêtez ça. Arrêtez ça tout de suite.

Je
me sens perdue, mais je sais une chose : je suis prête à le frapper
s'il recommence. D'ailleurs, il semble l'avoir comprit, et je le vois
détourner la tête, comme s'il était peiné. Ce n'était pas mon
intention, je n'aime pas voir les gens être triste mais que puis-je y
faire... Je veux dire... Je suis toujours en colère contre lui, à cause
de ce qui s'est passé au bal... Mais je ne sais pas, je sens dans sa
voix qu'il est sérieux, et qu'il n'avait pas l'intention de me blesser.
Je le sens, mais je refuse de le reconnaître cependant.

-Attendez, professeur !

Il se tourne vers moi.

-Oui ?

Il s'asseoit à mes côtés, et je tourne la tête.

Je... Je... Je ne voulais pas dire ça. Je veux dire...

Super ! Voilà que je m'emèle les pinceaux.

Ce que je veux dire c'est que... Je passais un bon moment. Un très bon moment et... découvrir que vous étiez mon professeur ça... Ça a cassé quelque chose. Et j'ai pris peur ! Mais... Mais je retire ce que j'ai vu. Vous n'êtes pas du tout comme le professeur de résistance morale... Vous... Vous êtes quelqu'un de bien, et je ne voulais pas vous blesser en disant ce que j'ai dit.

Je détourne le regard, ne voulant pas croiser le sien.

Permettez moi de vous demander une faveur...

Je me tourne vers lui, et lève un sourcil, en signe d'interrogation.

S'il vous plaît, accepteriez voous que nous repartions à zéro ?

Je répond avec un sourire. Oui... Avec plaisir... La seconde fois ne peut pas être pire que la première.

Il m'adresse un large sourire qui me fait rougir et sourire à mon tour.
Il se lève d'un bond, comme requinqué, et me prend la main, sur laquelle il dépose un léger baiser.

Je suis enchanté de faire votre connaissance très chère demoiselle.

Je souris, et le tire par la manche, pour le faire rasseoir à mes côtés.

Je suis enchantée de vous rencontrer sans masque cher Monsieur.

Je le regarde droit dans les yeux, et un sourire flotte sur mon visage quand soudain... Je reviens à la réalité. Cet homme est mon professeur ! C'est... C'est mal ce qu'il se passe... Je n'ai pas le droit de tomber amoureuse de lui...
Amoureuse ? Attends... Quelque chose cloche... Quelque cho... Mon dieu qu'elle cruche je fais ! Je serais tombée sous son charme en moins de deux... C'est sans doute un test, orchestré par le professeur de résistance mentale... Quelle c*nn* tu fais ma fille...
J'ai l'impression d'entendre mon coeur se déchirer en mille morceaux quand je réalise ça. Mes yeux se voilent, et je me redresse d'un bond.

Bravo. Vous m'avez eu. Dîtes à votre collègue, le prof de résistance mentale, que je le félicite. Je n'aurais jamais pensé qu'il soit capable d'un coup aussi bas. Vous utiliser pour me faire croire que vous pourriez éprouver quoique ce soit pour une fille comme moi, me piéger et, une fois que j'aurais été bien attachée à vous, me révéler tout ça... Il est plus démoniaque que je ne le pensais...

Avec un regard de dédain, je pris mon sac et m'éloigna à grands pas.

Ce baiser... Oh ce baiser ! Il avait éveillé en moi quelque chose que je pensais mort. Je n'avais plus pensé pouvoir à nouveau aimer depuis que cet homme s'était introduit chez moi, et m'avait volé mon innocence.

C'est vraiment ce que tu pense ?

Reprenant mon souffle, je le regardai droit dans les yeux et répondit dans un souffle.

Non... Non...

Il me sourit, et sa main, qui été glissée dans mes cheveux, me caressa doucement la joue. Je lui souris affectueusement.

On ne se vouvoye plus ?

Il eut un petit rire, qui me fit sourire plus encore.

Nous devrions attendre que tu ai fini tes études et puis...

Mais je ne veux pas ! Je ne veux pas je ne veux pas je ne veux pas je ne veux pas !

Non ! Ce serait trop long à attendre ! Je me fiche de ce qui peut arriver si jamais les gens apprennent que nous sommes ensembles... J'ai envie d'être avec toi à chaque minutes de chaque jours... Je t'ai attendu pendant seize ans. Je ne veux pas attendre une minute de plus !

Il me caressa la joue, et je lui prit la main. Je lisais dans son regard qu'il ne voulait pas non plus attendre.

Nous ne sommes pas obligés de... de nous afficher ! Mais de là à nous cacher ! Je veux dire... On peut juste se montrer... discrets !

Il me sourit, de ce sourire qui m'avait fait fondre lors du bal. Ses yeux brillaient, et mon coeur s'emballa.
Il se pencha vers moi, comme pour m'embrasser.

J'ai la tête dans les étoiles... Je le regarde s'éloigner, le sourire aux lèvres. Mon téléphone vibre, et je baisse la tête pour le regarder : un nouveau message de "P". Je souris, et l'ouvre.

"Je t'aime."

Les larmes me montent aux yeux, et je cours vers lui. Je l'attrape par la manche, et lui saute au cou.

-Moi aussi, murmmurai-je à son oreille. Moi aussi..

Il me caressa doucement les cheveux, puis je le lachai. Il me sourit, et je lui dit.

-A tout à l'heure.

Il hoche la tête, puis s'éloigne. Je ne lui courre pas après, même si j'en ai très envie. Sur un nuage, je retourne vers mon banc, prend mon sac et mon jus d'orange, que je n'ai toujours pas fini, et me dirige vers ma prochaine salle de cours.
Je suis à nouveau heureuse.

» Essayons d'être sage { Privé Lola