Où est-il ?

Sujet: Où est-il ? Sam 6 Mar 2010 - 23:53

Une fois rentrée à l'école, j'avais mis mon téléphone à charger car il n'avait pas de batterie. L'allumant, je vis un message en abscence de la part de Paul, et un message sur ma messagerie. Composant le 1, j'écoutais le message.
Je souris, les larmes aux yeux, quand j'entendis le klaxon, le crissement de pneu, et le hurlement des passants... Le message se coupa : je tremblais comme une feuille. Je composai le numéro de Paul : pas de réponse. Je lui laissais trois messages, paniquée, et finit par appeler l'hopital, demandant si un homme agé de 30 ans, du nom de Paul Steefler avait été admis dans les deux dernières heures. La femme me répondit positivement, et ajouta qu'il était au bloc..
Ce fut plus que je n'en pouvais supporter, je pris la poudre d'escampette, direction l'hôpital. J'appelai un taxi, qui mit sept minutes et trente seconde à arriver, sept minutes et trente secondes de trop, et fût à l'hopital en dix minutes.
J'entrais comme une furie, demandant partout à le voir !

La dame de l'accueil me demanda de me calmer et de remplir un formulaire et j'explosais :

-Où est-il !!!!!

Je sentis deux bras me tirer en arrière.

Sujet: Re: Où est-il ? Dim 7 Mar 2010 - 0:28

Je m'effondrai dans les bras de Rachel, et elle m'attira à l'écard, me berçant doucement.

Pourquoi ? Pourquoi alors que tout rentrait dans l'ordre, pourquoi il a fallut que ça arrive ? Pourquoi à moi ? Est-ce que je n'ai pas assez souffert ?

Je bouillonne de rage, j'ai envie de renverser toutes les chaises, toutes les tables, de donner des coups de poings dans ce distributeur automatique, d'exploser la vitre... J'ai envie de hurler ma colère, ma rage...
Mais ma gorge reste nouée, mes poings restent inerte, et je pleure, des larmes de peine et de colère, serrée contre Rachel...

Lorsque ma tête commence à me tourner, je me calme un peu, et arrête de pleurer.
Je lève les yeux vers Rachel et voit qu'elle a les yeux brillant...
J'essuie mes yeux et mes joues, et pousse un petit soupir, étouffant un sanglot de plus...
Je met ma tête entre mes mains. Il faut que je me calme.

-Excuse moi d'avoir pleuré comme ça... Mais il fallait que ça sorte... Merci d'avoir été là...

Je respire difficilement.

-Depuis quand est-il au bloc ?

Si mes calculs sont exact, ça doit faire plus ou moins une heure qu'il s'est fait renversé... Le temps qu'il arrive ici je dirais... 45/30 minutes ?

Sujet: Re: Où est-il ? Dim 7 Mar 2010 - 0:56

Un pauvre sourire se dessine sur mes lèvres. Si Rachel me dit qu'il s'en sortira, je la crois.

-Merci.

Je laisse aller ma tête en arrière et, sous le coup de la fatigue, je m'endors comme une masse. Lorsque je rouvre les yeux, j'ai l'impression qu'il ne s'est écoulé que quelques minutes alors qu'une heure a passé. Je vois Rachel en grande conversation avec un docteur. Je ne veux pas la déranger, je me lève pour aller prendre un chocolat, quand je remarque que la blouse du docteur est tachée de sang.
Et si... Si c'était le médecin de Paul !
Alors que je m'avance vers eux, le médecin pose une main sur l'épaule de la jeune fille, qui baisse la tête. Il me désigne d'un mouvement de tête, et Rachel hoche la tête, triste.
Elle se tourne vers moi, et j'ai compris.

-Non... Non... Non non non non non non non !!!

Je recule, et m'écroule contre la machine, dos au mur, des larmes baignant mes joues tandis que j'essaie de comprendre ce qui s'est passé !! Non, c'est pas possible ! IL ne peut pas... Paul ne peut pas être... mort !!

Sujet: Re: Où est-il ? Ven 12 Mar 2010 - 0:21

Paul est mort... Je n'arrive pas à le croire. C'est impossible !!
Je pleure dans les bras de Rachel, jusqu'à ce que ma tête me fasse si mal que je n'arrive plus à penser correctement.
Je me redresse du mieux que je peux, et passe la première porte à battant.

*Je dois le voir !*

J'entend Rachel m'appeler, mais je ne m'arrête pas. Je marche de plus en plus vite, guidée simplement par mon instinct. Mes yeux lisent pour moi les panneaux de l'hôpital, et je finis par arriver devant une salle. Je sais qu'il est dedans.
Je pose ma main sur la poignée, et la tourne. La porte s'ouvre en grinçant, et je vois une silhouette recouverte d'un drap allongée sur ce qui semble au premier abord être une table. Je m'avance, tremblante de tout mon corps. N'importe qui me voyant dans cet état me prendrais pour une droguée qui n'a pas eu sa dose et chez qui le manque se fait sentir avec violence.
J'attrape le drap du bout de mes doigts tremblants, et le tire d'un coup sec.
J"étouffe un cri, et tombe à genoux. Paul...
Ses yeux sont fermés, son visage a gardé les traces de l'accident... Je me mord la lèvre et etouffe un sanglot. Il est mort. mort mort mort mort mort mort mort mort mort mort...
Je reste un long moment dans cette position, quand une voix me rammène à la réalité.

-Qu'est-ce que vous faîtes ici ? Vous n'avez pas le droit d'être ici !

Je me tourne vers la femme qui vient de parler (car c'est une voix de femme). En voyant mon visage ravagé par les larmes, elle s'adoucit.

-Oh.. Je... Je suis...

Elle ne semble pas savoir quoi dire. J'ai envie qu'elle s'en aille.

-Toutes mes condoléances mademoiselle... Était-il... proche de vous ?

Je hoche la tête. Elle semble vraiment navrée.
Je me redresse, et une idée me traverse l'esprit. Je m'avance vers elle et lui prend les mains.

-Madame. Il faut que vous m'aidiez !

Je dois vraiment avoir l'air perdue et pathétique, car elle accepte immédiatement.

-Je dois savoir s'il est le père de mon enfant... était le père... futur enfant...

Les mots se bloquent dans ma gorge. La femme semble suspicieuse : Paul était beaucoup plus âgé de moi (d'une quinzaine d'année), je la comprend. Mais en me regardant droit dans les yeux, je crois qu'elle comprend tout l'amour que je lui portais, et hoche la tête.

-Suivez moi, je vais le faire immédiatement.

Je ne me souviens pas du nom de cette technique, mais je sais qu'on peut faire un test ADN sur le foetus que je porte en moi. C'est un test d'ADN pré-natal...
Je m'apprête à sortir de la salle, et me retourne vers le corps de Paul posé sur cette table. Je m'arrête, et m'avance vers lui. Je me penche, et prend son visage entre ses mains. Il est glacé.
J'avance ma tête, et dépose un baiser sur ses lèvres. Le dernier que j'aurais jamais de lui. Une larme roule le long de ma joue et vient s'écraser sur celle de Paul. Lorsque je me redresse après plusieures secondes, on aurait presque l'impression que cette larme est la sienne.
La femme, infirmiere sans doute, me prend par la main et m'entraîne hors de la salle.
Je saurais. Je saurais enfin si Paul était le père de mon enfant.